Lola Sprenger – « prefuture o’clock »
- julien gonzalez-alonso
- 7 sept.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 nov.
Exposition du 3 octobre au 10 novembre 2025.
Les visites se font désormais sur rendez-vous :

vue de l'exposition de Lola Sprenger à la galerie du Griffon
Prefuture o’clock est une exposition consacrée à Lola Sprenger, à découvrir à la Galerie du Griffon. Elle est née d’une rencontre en apparence fortuite dans une rue vibrante d’Hanoï, pourtant inscrite comme une évidence entre artiste et galeriste.
Lola Sprenger nous présente son journal intime en couleur, issu de trois mois de voyage en solitaire à Bali : émerveillement, épuisement, courage retrouvé, solitude et rencontres inattendues. Tout y est condensé, réel : un voyage initiatique d’un ancien soi vers un monde nouveau, à découvrir.
Les couches superposées réveillent des œuvres anciennes, inachevées, que l’artiste réarrange et transforme au cours de son voyage ; elle corrige, efface, réécrit – l’histoire change de peau. Chaque trace paraît improvisée, mais reste mesurée : une virtuosité sous le chaos apparent, comme une danse silencieuse où l’énergie des paysages et des traditions balinaises s’ancre dans la toile.Versions et visions se heurtent, se déplacent, se froissent.
De ce tumulte surgit un souffle nouveau, inspiré, tissé de fréquences, de murmures et de fragrances – atmosphère vivante née du voyage qui forge le regard.
Parmi les strates surgissent parfois des portraits évanescents, l’ombre de visages croisés sur la route ; ailleurs, sur la toile, des feuillages baignés de lumière, des paysages en mue.Sa peinture, frottée, griffée, conserve ainsi la mémoire du geste ; les pigments y éclatent comme des notes fugitives, des fragments d’instant. L’orange incandescent domine ; il affronte les bleus profonds, les violets électriques et les jaunes acides.
L’exposition s’organise ainsi en trois sphères chromatiques :
— Sombre : chaleur mystique, presque démoniaque, aux accents telluriques
— Blanc : effacement, sacré, fumée, comme une clairière éthérée
— Feu : incandescent, volcanique, implacable, vibrant de braises
Lola Sprenger mêle l’humide et le brûlant, végétal et minéral, souvenirs et fragments de rêve, et les livre bruts, sans compromis, sans filtre —une terre vibrant au rythme des couleurs.
Listes des œuvres exposées :
Lola Sprenger
Née en 1983 en Allemagne, vit et travaille à Munich en Allemagne.
Formée à l’Académie des beaux-arts de Munich dans la classe de Markus Oehlen, puis à l’Académie des beaux-arts de Vienne auprès de Daniel Richter, Lola Sprenger développe depuis le début des années 2010 une peinture qui associe gestes spontanés et couches réécrites, entre figuration fragmentaire et abstraction lyrique.
Ses œuvres ont été présentées dans diverses galeries internationales, notamment à Charim Dorotheergasse à Vienne et à Drina Gallery, ainsi que dans plusieurs galeries allemandes — à Munich, Oldenburg et Kassel — et dans le cadre de nombreuses résidences artistiques en Europe.
Entre janvier et mars 2025, un séjour prolongé à Bali devient pour elle une véritable retraite créative : confrontée à l’intensité des couleurs volcaniques, aux frondaisons tropicales et aux rituels insulaires, elle réactive des toiles anciennes et fait surgir une nouvelle série, porteuse de la mémoire du voyage, où se mêlent souvenirs à effacer et fragments de rêve à matérialiser.
C’est au cours de ce périple que Lola Sprenger rencontre Julien Gonzalez-Alonso au Vietnam. Ils se retrouvent ensuite à Bali pour vivre ensemble la Nuit des Ogoh-Ogohs*. De cette rencontre naît une collaboration qui, au fil des mois, conduit à la présentation de cette nouvelle exposition à la Galerie du Griffon, Neuchâtel.
* La Nuit des Ogoh-Ogohs est l’une des cérémonies les plus impressionnantes de Bali, célébrée à la veille du Nouvel An balinais (Nyepi). De gigantesques effigies en bambou et papier mâché, représentant des esprits et des démons, sont portées en procession à travers les rues au son des percussions, avant d’être brûlées. Ce rituel spectaculaire symbolise la purification des âmes et le passage vers un nouveau cycle ; il a profondément marqué l’imaginaire de l’artiste pendant son séjour.









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