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ENTRE LÀ !de Chloë Naucelle

- peinture, dessin et installation -


" Entre là ! un titre comme une invite à s'introduire dans les espaces feutrés et intimes des mises en scènes de l'artiste neuchâteloise Chloë Naucelle, et qui suggère à la fois l'idée du lien et des entrelacements entre nous, êtres humains, et les autres êtres terrestres, vivants et non vivants, avec lesquels nous cohabitons au quotidien.

Dans les tableaux de l'artiste, comme dans des visions peintes à l'huile et à l'acrylique, apparaissent discrets des fragments de corps que nous devinons féminins. Un buste, une main, servent à magnifier surtout des parures et des

ornements prenant des allures d'allégories. Ici une chevelure coiffée, presque sculptée, faite d'entrelacs et de volutes, donne à voir sa matière, ses reflets, et ses couleurs franches. Le cheveu, c'est le signe de notre constance et à la fois de notre évolution : lui qui marque notre identité propre et qui grandit et se transforme avec nous. Là, il est paré d'une fleur – fertilité inspirée du jardin tout près de l'atelier – ou encore d'un bijou de coquillage ou d'une figure d'escargot, pour faire l'éloge de la lenteur et symboliser le caractère introverti et sensible de l'artiste aussi. Ailleurs encore, des évocations d'architectures et leurs décors qui créent partout des correspondances avec le vivant, tels que les colimaçons des colonnes en pierre sculptée ou les arabesques des barreaux en fer forgé.

Au contraire des tableaux qui nécessitent de l'anticipation, dans les dessins sur papier de Chloë Naucelle le geste se libère, bien que la virtuosité demeure. La mine de graphite fait des camaïeux de gris, ponctués d'absences pour faire surgir la lumière sur les sujets privilégiés de l'artiste – une chevelure tressée-nouée, un tissu drapé-plissé, un bouquet de fleurs coupées. Mais ce ne sont pas des natures mortes, plutôt des portraits de figures composites de notre ordinaire,

suspendues dans le temps et dans l'espace.

Parachevant l'exposition une installation finalement, crée encore d'autres formes d'assemblages. Ce sont des sculptures molles qui s'entrecroisent et se nouent. Réemploi de textiles, rembourrés de mousses héritées d'anciennes peluches d'enfants. Sentiment de réconfort et d'étrangeté : on retrouve ici le goût de l'artiste pour l'ambivalence et le mélange des genres. Etres hybrides qui serpentent, composés de velours jacquard, de motifs floraux et félins, de cordons de rideaux en forme de pommes de pin. Des textures et des motifs pour suggérer autant de sentiments liés aux souvenirs de l'enfance, ou à la douceur d'un rêve où se confondraient l'humain, l'animal et le végétal."


Clotilde Wuthrich

26.07.2024




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