top of page

Reto Duriet #Genetics


Né en 1980 à Samedan (Grisons, CH), architecte de formation de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), Reto Duriet s’est par la suite formé dans la photographie en autodidacte. Après plusieurs années de pratique en tant que photographe indépendant, il explore dorénavant différentes démarches artistiques. Son approche pluridisciplinaire se reflète dans son travail, qui dans un premier temps puise dans les sciences : les mathématiques, la biologie, la physique ou encore l’astronomie, dans lesquelles il trouve et isole des éléments qu’il va par la suite répertorier dans un recueil de formes, suivant ses propres logiques, toutes échelles confondues. Dans un deuxième temps, il réorganise ce matériau. Il le découpe, décortique, rassemble pour en construire une version personnelle plus abstraite et poétique. Reto Duriet revisite en macro et en micro ce que le vivant propose à nos yeux. De l’unicellulaire au robot, la vie ne semble être qu’une suite de colonisations. C’est là l’obsession principale qui nourrit et se dégage de son travail. À la mi-septembre, la première exposition de la saison 2020-2021 de la Galerie du Griffon sera inaugurée par une exposition individuelle de Reto Duriet.

Une seconde devenant une éternité, au contact de la madeleine, les chémorécepteurs de Marcel Proust lui font comprendre que la perception du temps est liée aux sens stimulés, mais surtout à la combinaison de différents paramètres. Ainsi donc, une bonne composition de ces différents paramètres ouvre potentiellement la voie à ce temps suspendu, un absolu atemporel, c’est l’«Instant T ». À la recherche de cette bonne combinaison, l’architecte et photographe Reto Duriet assemble inlassablement des formes photographiées et échantillonnées, apposées sur des carreaux de porcelaine. À travers un long processus, l’artiste ordonne ensemble ces différents carreaux en cherchant l’assemblage parfait, convaincu que c’est bien le tout, ensemble, qui donnera un sens à chacune des unités crées par l’artiste. L’installation de l’œuvre devient ainsi une pratique artistique par-delà la stylisation de ses sublimes carrés. En effet, face aux combinaisons possibles potentiellement infinies, c’est bien le moment de l’arrêt sur un arrangement particulier, qui déterminera l’essence de cette installation en deux dimensions. Cette essence, cet absolu recherché, c’est la poïèsis qui, dans les termes de Platon, est « la cause qui, quelle que soit la chose considérée, fait passer celle-ci du non-être à l'être ».

Extrait du texte d’Alan Marzo, Cinq maris pour une Madeleine (2020), écrit pour le catalogue de l’exposition Poïétique de la Galerie du Griffon

bottom of page