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Maria Bonomi


Née en 1935 à Meina (IT), Maria Bonomi se forme en peinture avec Yolando Mohaíyi et Karl Platter, puis en gravure avec Livio Abramo. Elle étudie en 1956 à l'Ingrain Merrill Foundation (USA) et en 1957 à la Columbia University New York (USA). En 1960, elle devient membre de l’atelier de gravure sur métal du Musée d’Art moderne de Rio de Janeiro (BRA) avec Johnny Friedlaender. Elle fonde ensuite "Estudio Gravura” à Sao Paulo avec Livio Abramo et y travaille jusqu’en 1964.


Maria Bonomi est une artiste brésilienne, précurseuse dans le domaine de la gravure abstraite sur bois. Outre ses réalisations imprimées, Bonomi produit des sculptures moulées dans le béton et le métal, dont les exemples les plus notoires sont visibles dans de nombreux lieux publics de São Paulo, comme à l'Église Mãe do Salvador, au Palais Bandeirantes et à la station de métro Jardim São Paulo.


La Galerie du Griffon lui a consacré une exposition de septembre à octobre 2016.



Depuis 1955, Maria Bonomi pratique l'art de la gravure sur bois. Cette technique en usage depuis le XVe siècle, à laquelle Dürer a donné ses lettres de noblesse, a retrouvé la faveur des artistes avec la fin du XIXe siècle. Cependant, dès l'origine, ceux-ci avaient deux possibilités d'attaquer le bois avec leur burin : soit dans le sens du fil du bois, soit en l'utilisant debout (bois de bout).Confrontée aux restrictions de ces deux manières de faire traditionnelles, Maria Bonomi a très vite cherché à en dépasser les limites.

Tout au long de sa carrière, Maria Bonomi a voulu diversifier les matrices de ses gravures. Brésilienne dans l'âme et dans le cœur, elle est donc partie à la découverte de bois indigènes – exotiques pour nous – utilisant des essences particulières, s'appropriant leurs veines et leurs formes. En agissant ainsi, elle rend hommage à la biodiversité et à la richesse même de la forêt amazonienne. Par la taille et les typologies des essences qu'elle retient, elle apporte à son œuvre une troisième dimension, offrant dès lors au regard un aspect sculptural à des pièces usuellement en deux dimensions, dans un écosystème personnalisé. Dès le début, elle s'est consacrée à toutes les formes d'art, cherchant à défendre l'idée même d'un art universel, tout en utilisant prioritairement la gravure sur bois comme point de départ. Ainsi, peu à peu, elle s'est vouée presque exclusivement à cette forme d'expression, tout en cherchant à dépasser les fondements même de ce qu'est traditionnellement une gravure. Elle s'essaie donc à trouver d'autres techniques que les classiques définies dans les livres. Elle ne se limite pas à vouloir des impressions sur papier ; elle grave alors directement sur d'autres supports matriciels, imprimant ensuite ses signes dans du béton par exemple. Sa notion même de l'art de la gravure devient donc exponentielle puisqu'elle la conduit à la rencontre du monumental.


Extrait du texte de Mayra Laudanna (historienne et critique d'art, chercheuse à l'université de São Paulo), Maria Bonomi, La dialectique – Edition de tête (2016), Les presses du réel

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